[Terrain de la Grande mosquée de Lyon]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT2780A 23
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : 146, du boulevard Pinel, Lyon 8e.
historique A mosquée de Lyon se fera au numéro 146 du boulevard Pinel, dans le arrondissement. Le permis de construire sera signé au cour du moi de juillet [1989]. Et, la pose de la première pierre aura lieu avant la fin de l'année. La conférence de presse d'Alain Jakubowicz, adjoint au maire de Lyon délégué au Respect des droits et aux Relations interculturelles a levé, [le 21 juin], le coin de voile restant sur le projet. Entouré des représentants de l'ACLlF, l'Association culturelle lyonnaise islamo-française et des architectes du projet ainsi que d'Henri Vianay, le maire du huitième arrondissement, il a retracé la genèse du projet de mosquée. Avec une ferme volonté de dépassionner le débat, l'adjoint au maire de Lyon a souligné en tout premier lieu que la "décision politique, au sens noble du terme a été prise" de construire la mosquée, s'interrogeant sur le "tollé" suscité par cette décision, prise en 1983. Plusieurs facteurs ont pesé dans la décision de revenir à remplacement initial du boulevard Pinel. En tout premier lieu, le fait que, le terrain de la rue de Surville cédé par le Conseil général à la ville de Lyon en 1987 n'était pas encore viabilisé, a pesé dans la décision. Mais aussi, parce que "le terrain n'était pas valorisant, à l'extrême limite de la ville, c'était se débarrasser d'un problème à bon compte", et qu'un comité de défense des riverains s'est organisé contre le projet, ont conduit à revenir à la solution initiale. "En procédant par élimination, on a constaté, que le site Surville n'était pas digne", a expliqué Maitre Jakubowicz. Un nouveau permis de construire sera donc déposé rapidement pour la réalisation de I'édifice. Et, le maire de Lyon a lui, lors de son "Heure de vérité" indiqué qu'il le signerait avant la fin du mois de juillet [1989]. Juridiquement, il semble que le dossier soit bien verrouillé. C'est sur les bases du second projet présenté en 1985 que se construira la mosquée. Ce qui fait dire à Maître Jakubowicz qu'il ne pourra y avoir d'annulation de permis de construire, le tribunal ne pouvant se déjuger. Le climat de cette conférence de presse a surtout été axé sur la dédramatisation. Avec une réflexion largement inspirée du débat sur la réforme du code de la nationalité. Alain Jakubowicz éloignant les prétextes racistes, "Le comité de riverains qui s'est formé était surtout constitué de gens très proches de la mosquée, qui redoutaient les nuisances qui pourraient être engendrées" et, de rappeler les oppositions quasi-générales lorsque se profile un projet d'urbanisme : "Une mosquée, c'est comme un cimetière ou un hôpital, on est pour à condition que ce ne soit pas à côté de chez soi". Henri Vianay, le maire du huitième arrondissement a lut également réaffirmé son accord au projet qui ne pose pas pour lui de problème particulier. "Je suis plus préoccupé actuellement par la fermeture de l'usine Lenzbourg dans mon arrondissement que par la mosquée". Les responsables de l'ACLIF sont eux très enthousiastes de retrouver leur projet à son emplacement d'origine. Que ce soit le capitaine Kheliff, son fondateur ou Kamel Kabtane, son secrétaire général. Seul regret de son président, le docteur Lahnèche, que le centre culturel ne fasse pas partie du projet." Pour le financement, il ne sera pas fait appel au contribuable lyonnais. La mosquée sera, en partie, financée par des dons des fidèles, mais aussi par des pays musulmans. Des comptes ont été ouverts dans certains pays du Maghreb ou encore l'Arabie Saoudite ou le Koweit. Les responsables de l'ACLIF se sont engagés [le 21 juin 1989] à publier la provenance des fonds, dès qu'un comptage pourrait être effectué. A peine connue la décision d'implanter finalement la mosquée boulevard Pinel que, les opposants d'il y a six ans ont repris le flambeau. En tête de file, Vincent Guittard, Conseiller général de Bron au moment de la cession du terrain de la rue de Surville à la ville de Lyon, il s'était alors opposé vivement au projet de Mosquée. Vincent Guittard réaffirme aujourd'hui son intention de combattre le projet. "Je suis un croisé. Mon combat, c'est celui de la croix contre le croissant. Le croissant, je le mange au petit-déjeuner le matin." Si le conseiller municipal de Bron est opposé au projet, il dénonce également "l'hypocrisie des élus. S'ils veulent faire une mosquée, il faut la faire place du Pont, ou quai Achille-Lignon, pour le rayonnement international de Lyon. Mais pas dans un coin perdu". Dès [le 21 juin], Vincent Guittard a commencé à battre le rappel des troupes, fermement déterminé à ce que le projet n'aboutisse pas, poursuivant son "combat d'idées pour manifester la primauté de l'Eglise". "Il aurait fallut aborder le débat au moment des élections municipales et non après. On a trompé le corps électoral en n'abordant pas ce problème". Apparemment, le climat n'est donc pas encore totalement dépassionné. La ville de Lyon aura sûrement à faire dans les prochains mois un long travail d'explication pour convaincre les riverains du bien fondé de cette décision. Source : "La mosquée retourne à la case départ" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 22 juin 1989, p.2.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP00203.
note bibliographique "Juillet 89 : une mosquée pour Lyon" / Daniel Licht in Lyon Libération, 21 juin 1989. - "L'appel de la prière d'Alain Jakubowicz" / Yann Bouffin in Lyon Libération, 22 juin 1989. - "La première pierre de la mosquée de Lyon sera posée Bd Pinel avant la fin 1989" / P.[ierrick] Ebehard in Le Progrès de Lyon, 22 juin 1989.

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